05 DÉCEMBRE 2025

Les acteurs du logement d’insertion d’Auvergne–Rhône-Alpes mobilisés pour meilleure prise en compte des besoins spécifiques de leurs résidentes

Le 26 novembre, les Acteurs du Logement d’Insertion d’Auvergne-Rhône-Alpes (Fapil, Soliha, Unafo et Unhaj) ont réuni à L’Autre Soie, à Villeurbanne, près de 60 professionnels autour de la question de la prise en compte de la place des femmes dans le logement d’insertion. Cette matinée régionale s’inscrit dans le prolongement de la présentation en juillet dernier de l’étude nationale menée, pour les ALI, par le cabinet FORS. Cette étude, qui sera publiée prochainement, met en lumière des parcours marqués par les violences, une difficulté d’accès aux dispositifs pour les femmes, et la nécessité d’intégrer davantage le prisme du genre dans les pratiques professionnelles.

En ouverture, Juliette Baronnet, sociologue au sein de FORS, est revenue sur la méthodologie et les principaux résultats de cette recherche conduite dans cinq territoires, rappelant combien le logement d’insertion peut constituer un levier déterminant d’autonomisation et de protection pour les femmes. Son intervention a permis de poser un cadre clair aux échanges, en montrant que les enjeux de genre concernent autant l’accès au logement que les usages des espaces collectifs et l’accompagnement social.

Une première table ronde a permis de donner la parole à la Fondation d’Aralis, gestionnaire majeure de logement accompagné dans la Métropole de Lyon, et qui a participé à l’étude conduite par FORS. À partir de leurs expériences en pension de famille et résidence sociale, Lauren Hazell et Sophia Azzouz ont décrit le quotidien des femmes dans leurs structures et les impacts de l’étude sur les résidents et l’équipe salariée. L’enquête a ainsi permis de libérer la parole des femmes autour de leur vécu et de questionner les pratiques professionnelles. Aralis a présenté plusieurs pistes engagées à la suite de cette étude, notamment une réflexion approfondie sur les approches de genre et un travail avec des étudiants du DEIS autour du caractère encore largement impensé de cette dimension dans le travail social.

La seconde séquence donnait la parole aux associations Entre2Toits et Viffil pour illustrer la manière dont les partenariats peuvent répondre aux besoins des femmes. Les associations ont présenté les projets qu’elles portent ensemble en intermédiation locative et en colocation dédiée. Ce partenariat, né à la demande de la DDETS, associe gestion locative adaptée et accompagnement spécialisé pour proposer des solutions durables à des femmes victimes de violences. Leur échange a montré combien le logement d’insertion peut constituer un temps de reconstruction essentiel, au-delà de la seule mise en sécurité d’urgence, tout en mettant en lumière les contraintes encore nombreuses pour développer ces dispositifs.

La matinée s’est achevée par de riches échanges avec les professionnels présents, qui ont souligné la nécessité de poursuivre la réflexion engagée par l’étude FORS. Beaucoup ont exprimé le besoin de mieux outiller leurs équipes mais également leurs administrateurs, d’intégrer de manière plus systématique les questions de genre dans leurs pratiques et de renforcer les coopérations territoriales notamment avec des associations et structures spécialisées.

Cette journée territoriale a confirmé l’importance d’une mobilisation collective pour adapter les dispositifs de logement d’insertion aux réalités vécues par les femmes. Elle s’inscrit dans une dynamique nationale qui invite l’ensemble du secteur à faire évoluer ses pratiques afin de garantir un accueil inclusif, plus sécurisant et plus émancipateur.

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